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 SØREN | i got to keep this memories

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Prune West
Prune West

Warnings :
deuil, perte d'un proche, mensonge, dépression, solitude, monoparentalité
Résumé :
Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
Avatar, © :
Adèle Exarchopoulos (lumos solem)
Pseudo :
blueberry hills
Age du perso :
29 ans
Messages :
227
Nationalité & origines :
Prune est française et américaine de nationalité. Elle a des origines grecques par sa mère et francophones indéfinies du côté de son père.
Statut du personnage :
mon statut
Jobs :
étudiante (2013) ébéniste (2018 - 2023)

communautés :
hex&co (depuis 2013), université de columbia (2013), Little clove road (depuis 2018)
Quartier de résidence :
Brooklyn (2013) Little clove rod (depuis 2018)
Warnings : deuil, perte d'un proche, mensonge, dépression, solitude, monoparentalité
Résumé : Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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Nationalité & origines : Prune est française et américaine de nationalité. Elle a des origines grecques par sa mère et francophones indéfinies du côté de son père.
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Sujet: SØREN | i got to keep this memoriesMar 26 Sep - 9:19
TW : mention de : deuil ; drogues


Alors qu'il s'était visiblement endormi de ta sortie impromptue devant la maison, t'as pris Enzo, l'as posé dans sa poussette et t'as pris la peine d'envoyer un SMS à Søren pour lui proposer une promenade avec vos enfants. Même s'il est occupé, t'iras promener de ton côté, prendre le temps de te calmer alors que t'es encore fébrile de fou et que tu as du mal à te calmer.

T'as quand même attendu qu'il s'en aille avant de sortir avec ton fils. Pas que tu comptes lui cacher éternellement que vous avez eu un enfant pendant son "décès", mais t'es pas prête. T'es pas prête, t'es pas prête. C'est tout. Y a rien d'autre à dire. Si t'as fini par douter qu'il puisse être en vie quelque part, sa mort était le moyen de ne pas le blâmer pour tout ce que t'as appris. La drogue : consommation et trafics. Lui faire confiance ? Est-ce que tu pourras vraiment un jour lui faire confiance de nouveau, sincèrement ?

T'en trembles encore une fois arrivée au parc et tu sais que tu attires quelques regards curieux : certains te connaissent de vue, d'autres pas et doivent se demander pour quelle raison t'as l'air aussi peu sereine. Enzo, lui, dort toujours à poings fermés sous sa couverture verte, que Lemony t'a offerte, la seule que tu veux bien qu'il ait, sans doute parce que ta mère essaie de culpabiliser avec les siennes.

Tu sursautes quand tu te retrouves au même niveau que Søren ; tu ne l'avais pas vu. Un tout petit peu moins tremblantes, ton regard est fuyant, presque paniqué pour autant.

- Salut, que tu lui dis l'air si absent que s'il n'était pas là tu ne l'aurais même pas remarqué.


@Søren Eriksen
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesMar 26 Sep - 15:29
Abandonné sur la table basse du salon, le vieux Galaxy S7 à l’écran fissuré se mit à vibrer pour annoncer la réception d’une petite missive électronique. Ou pour le dire plus simplement, d’un SMS. Quittant l’éditorial du dernier numéro du Journal of the American Medical Association – alias le JAMA – j’attrapai le téléphone et zyeutai l’écran. La simple vue du nom qui s’afficha, suffit pour m’arracher un sourire passablement niais. Pruneau. Pruneau qui m’adressait une invitation à flâner dans le parc, entre jeunes parents soucieux de bien remplir leur nouveau rôle. Soucieux, et parfois un peu largués. Le message était bref, sommaire, efficace. Le ton se voulait informel, presque léger. Rien ne laissait à première vue transparaître un quelconque émoi. Aussitôt, et avec le même entrain, je m’empressai de répondre et d’honorer de bon cœur la proposition. Assis sur la gauche du canapé, et collé à moi comme une moule à son rocher, Faysal lisait son album illustré de la Petite Sirène. Que dis-je, il le dévorait ! Le voir aussi imprégné et absorbé par l’histoire me fit l’effet d’un bond de trente ans dans le passé. C’était une petite partie de moi que je retrouvais en toi mon fils. C’est toi, c’est moi, c’est nous.

Un smile se ficha sur mes lèvres. Doucement, je le sortis du monde merveilleux d’Atlantica et le soustrait à la compagnie d’Ariel, Eurêka et Polochon, pour le ramener à la surface. "Mon grand ? Cela te dirait que l’on aille faire un petit tour au parc pour voir Prune et Enzo ?", lui dis-je, une paume délicatement posée entre ses omoplates pour solliciter son attention. Son petit nez relevé, il me regarda de ses yeux noirs sertis d’étincelles. Ses commissures s’étirèrent et transformèrent sa bouille en un magnifique soleil. "Oh ouais !", s’exclama-il, d’une petite voix enjouée et impatiente. Le mimétisme anima et illumina les traits tirés de ma trogne. "Dans ce cas, met vite tes chaussures et ton manteau ! Pendant ce temps, je prépare le sac avec le goûter.", lui annonçais-je, en ébouriffant tendrement sa tignasse brune. Ni une, ni deux, Faysal referma son livre et trottina vers l’entrée pour achever de s’habiller. Faisant une petite escale par la cuisine, je glissai dans une sacoche un tupperware plein à craquer de pâtisseries danoises faites maison. Comme d’habitude, ma très chère mère, qui s’imagine que nous devons mourir de faim loin de ses petits soins, a encore cuisiné pour tout un régiment lors de sa dernière visite new-yorkaise. Ah non, je vous assure, je n’exagère pas. Il y avait tellement de pâtisseries et de gâteaux dans les frigo, que l’on aurait pu tenir un siège ou ravitailler les stocks d’une boulangerie à Copenhague !

Bref, récapitulons parce qu’avec tout cela, je vais finir par m’y perdre. La petite gourde d’Aladin avec l’eau … c’est bon. Du coton, de l’alcool à désinfecter et des pansements, parce déformation professionnelle. Mais aussi et surtout, parce qu’un bobo était si vite arrivé et que la vue de mon petit bonhomme en pleurs m’était insupportable. Hors de question d’attendre d’être rentré à la maison pour soigner ses genoux écorchés ou ses coudes égratignés. Mouchoirs : check. Casquette et lunettes de soleil, au cas où le temps déciderait de se la jouer façon été indien : check. Bien, je pense qu’on est bon. Aller, en route ! Assis près du meuble à chaussures avec son blouson sur le dos, mon fiston finit d’enfiler ses baskets. Accroupi, les mots du Docteur Sarkeesian vinrent soudain se rappeler à mon bon souvenir. D’un coup d’un seul, je me stoppai dans mon élan et m’abstins de faire ses lacets. L’amener sur le chemin de l’autotomie. Etais-je prêt à cela ? Allez savoir. Néanmoins, il le fallait bien. Alors, autant commencer par de petites choses. "Tu te souviens de la petite histoire ? Vas-y, essaye de me la raconter.".

Fort de ces encouragements, le gamin hocha la tête et attrapa les deux liens en tissu blanc. Qu’est-ce que c’est que "cette petite histoire" ? Oh, juste un truc que mon père m’a appris au même âge. Est-ce bien, est-ce mal ? Je n’en sais rien. J’essaye juste de faire au mieux avec ce que je connais. Et aussi parce que … je pense que l’on aime comme on a été aimé. "Le petit lapin tourne autour de l’arbre … ". Bah quoi, j’ai quand même bien le droit de le guider en faisant les gestes dans le vide ! "… puis il passe sous la branche ...", poursuivit-il très concentré, en passant la boucle autour de son index. "… et pour échapper au renard ...". Ma voix de conteur pour enfant laissait encore un peu à désirer, je vous l’accorde. Chantal Goya et Henri Dès peuvent dormir sur leur deux oreilles ; ce n’est pas demain la veille que je leur ferai de l’ombre ! "… il se cache dans son terrier !", conclut-il d’un air triomphant, en tirant sur les deux extrémités.

Like a boss ! Approuvée ou non par les professionnels de la petite enfance, la technique Eriksen semblait probante, et c’était bien là tout ce qui importait. "Super, tope là Champion !". Encore plus fier qu’Artaban, je levai tout sourire une paluche pour joindre le geste à la parole. Dans un petit gloussement puéril, ledit Champion fit claquer sa petite mimine dans la mienne. Tandis qu’il s’affaira à réitérer la manœuvre du petit lapin avec l’autre pied, je revêtis une veste en jeans délavé - qui n’avait plus d’âge - et passai la sacoche en bandoulière. "Est-ce que tu prends ton ballon ?". Doigt sur les lèvres, il considéra pendant quelques secondes la question. Finalement, il dodelina de la tête et répondit : "Non, c’est bon.". Pas très surpris de cette décision compte tenu du peut d’intérêt qu’il semblait porter au football, je déclarai donc : "Parfait, dans ce cas on y va !".

A peine ai-je eu le temps de dire ces quelques mots, que sa dextre s’enroula fermement autour de mes phalanges. Cinq minutes de marche plus tard, nous arpentions les allées arborées du parc. L’air était doux et une petite brise chatouillait les feuilles des arbres, qui amorçaient leur mue vers l’orange. L’affluence était loin de ressembler à celle du métro. Ici est là, quelques familles allaient et venaient. Une poignée de joggeurs zigzaguaient entre les badauds et soufflaient bruyamment. D’heureux couples de retraités longeaient pianissimo l’étang. Au loin, se dessinait une silhouette frêle et une poussette. Cachée par des mèches brunes qui dansaient devant son visage, je reconnus celle qui répondait pour moi au doux surnom de Pruneau. Même s’il fut minime, je crus déceler un léger soubresaut nerveux lorsque nous arrivions à sa hauteur. Son salut était étranglé, à peine audible. Et ses yeux … avait-t-elle pleurée ? "Salut.", répétai-je, avec un peu plus de conviction et d’enthousiasme, les lippes déployées en un sourire chaleureux – du moins je l’espère. "Bonjour, Prune.", bredouilla Faysal, en levant les yeux vers la jeune maman.

Timide et encore un peu insécurisé en société, ses petits doigts s’agrippèrent à l’étoffe de mon jeans. Bon an, mal an, je m’ingéniai à le rassurer en posant une main sur son épaule. Puis, je me baissai pour me mettre à sa hauteur. "Tu veux aller faire de la balançoire ou jouer avec les autres enfants ?". Mes yeux roulèrent sur la droite pour désigner la petite aire de jeux un peu plus loin. Tracassé a l’idée de se séparer de moi, il lorgna vers les attractions en gémissant. Les yeux gagnés par les larmes, le corps tremblotant. Ouais … c’était pas encore ça. Je pensai que l’institutrice exagérait lorsqu’elle affirmait, qu’il continuait encore de me chercher et de me réclamer à l’école. Force est de constater qu’elle était hélas totalement dans le vrai. Pleines de douceur, mes mais vinrent se joindre aux siennes.

"Hey, tout va bien. Je reste ici et te regarde : c’est juré.", lui assurai-je, en déposant un baiser sur son front. Une promesse aux accents affectueux qui parvint à l’apaiser en partie. Cherchant à capturer des yeux son regard, j’ajoutai ensuite : "Je vais faire des photos, et quand on rentrera, on les enverra ensemble à mamy, papy et tata Rany. D’accord ?". Alors là, c’était ma dernière cartouche. Si avec cela il ne retrouvait pas un zeste de bonhommie … je craignis fort de ne plus rien avoir d’autre en magasin. Par chance, il semblerait que j’ai fait mouche. Ravi de faire part du récit de la journée aux membres de la famille, qui ne manqueront pas de passer un appel visio après avoir reçu les clichés, le petit me sauta au cou et s’écria vivement : "D’accord !". A deux doigts de perdre l’équilibre, un petit "Ohrf !" hilare m’échappa, lorsqu’il se jeta sur moi. Les bras enroulés tout autour de lui, je le serrai fort pendant quelques instants et fit sonner un autre baiser sur sa joue. De retour debout, j’ajoutai tout jouasse : "Aller canaille, cours vite t’amuser !".

Sans plus se faire prier, Faysal gambada joyeusement en direction d’un toboggan. Phew, cela a marché pour cette fois. Enfin seuls entre grandes personnes. Enfin presque. "Excuse-moi. Tu sais comment il est.", dis-je en me tournant vers l’ébéniste, les lèvres pincées en un sourire faiblard. Quelque peu gêné d’avoir l’air d’un père complètement dépassé, je m’installai sur un banc au vernis écaillé et déposai la sacoche à mes pieds. Tendant le cou, je regardai en direction de la poussette et me fendis d’un sourire un peu mièvre, en voyant Enzo ainsi endormi. Si tranquille, si paisible. "Comment vas-tu ?", m’enquis-je à demi-mot. Une question dont j’avais une vague idée de la réponse. Par respect de son intimité, j’optai pour cette formulation, afin de lui laisser la possibilité de noyer le poisson ou d’éluder, au cas où elle ne se sentirait pas d’humeur à s’épancher. Chose qui aurait été moins évidente avec un est-ce que tout va bien, par exemple. "Je m’en voudrais de réveiller ce beau dormeur, mais n’hésite pas à me le dire si tu veux que je règle le volume", chuchotai-je en me tapotant la gorge. Un sourire complice et badin offert. Dans l’espoir de l’égayer l’espace d’un instant. Fut-il bref, fulgurent et dérisoire.

@Prune West

hrp:


Dernière édition par Søren Eriksen le Mar 26 Sep - 18:01, édité 14 fois
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Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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Prune est française et américaine de nationalité. Elle a des origines grecques par sa mère et francophones indéfinies du côté de son père.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesMar 26 Sep - 16:22
TW : mention de dépression


Dans ta tête, c'est le champ de bataille. Pourquoi est-ce que Milo est revenu ? Non, pourquoi a-t-il prétendu sa mort ? Y avait-il quelque chose que tu ignorais que tu devais savoir ? S'était-il satisfait de la douleur qu'il t'avait infligée en disparaissant et de celle, plus marquante encore, en revenant comme une fleur ? Que cherchait-il exactement en revenant vers toi de la sorte ? Un pardon ? Une action qui permettrait d'oublier tout ça en un claquement de doigts ? Non, t'en étais pas capable. Jusqu'à lui taire sa parenté avec ton fils, ce bébé pour qui tu donnerais ta vie et que tu préfères pour l'instant protéger d'une vie où ses deux parents ne sont pas capables de vivre en paix. Pourtant, Milo, tu l'aimes. À en crever, même. Suffit de voir ton état depuis sa disparition, la dépression, la perte d'envie d'absolument tout. Et celui que tu as là, maintenant. Bien entendu, t'es quand même heureuse de savoir qu'il n'est pas mort et ton cœur a sauté de joie à l'idée de le revoir, rassuré d'entendre sa voix, de sentir son odeur, et de l'avoir dans ton champ de vision debout, sur ses deux jambes plutôt qu'allongés, les yeux fermés à tout jamais dans un couffin mortuaire. Mais lui pardonner ... ?

Tu ne sais pas. Tu ne sais pas et tu n'as pensé à personne d'autre que Søren pour parler : il y aurait bien eu Lemony. Ta soeur a toujours les meilleurs conseils quand il s'agit de prendre du recul... et sinon... Il y aurait eu Fauve... mais vous n'avez pas vraiment la meilleure relation fraternelle qui soit et... bref, c'est Fauve. Et tu ne penses jamais à la contacter dans ce genre de cas : après tout elle finit toujours par tout savoir sans que t'aies besoin de lui dire. Au moins, Søren, même s'il ne fait pas partie de ta famille, connaît ta vie actuelle, et ne te juge pas. C'est peut-être là tout ce dont tu as besoin, un avis externe qui prend les faits et juste les faits. Pas de pathos, pas de complainte, et un avis objectif. Même si peut-être que dans l'état où tu es, tu n'es pas certaine que ce soit possible, vous êtes amis après tout.

Tu souris à Faysal quand il sont tous les deux à ton niveau. Le gamin est timide, tu le sais, tu l'as déjà plusieurs fois constaté, et il a des raisons de. L'histoire du petit t'as fortement touchée quand tu as rencontré Søren et que vous avez fait connaissance. L'histoire de ton ami aussi, d'ailleurs. Vous êtes tous les deux globalement au même point dans votre évolution : perdus et pas certains de faire ce qu'il y a de mieux pour vos enfants. Pourtant, c'est en vous accrochant que vos chemins se sont croisés pour la première fois. Sans un mot et en essayant de sourire le plus naturellement possible - chose très compliquée dans l'immédiat - tu les regardes échanger et tu constates que malgré leurs progrès, le détachement est difficile pour eux. Tu le sais, il en sera de même pour Enzo quand il sera en capacité de : lui parce que c'est un bébé, toi parce qu'il est la seule ancre qui t'empêche de dériver quand Monie n'est pas là pour te recadrer sévèrement.

Tu secoues la tête doucement pour lui signifier que tu n'as pas besoin de ses excuses ; geste que tu fais souvent par habitude, sans réaliser que tout le monde ne connait pas tes manies.

- Ne t'excuse pas. Il arrivera à se détacher sans avoir peur, il faut juste lui laisser du temps.

Toi-même tu es surprise par le ton presque parfaitement calme que tu emploies. Et pourtant, t'as bien failli buter sur des mots ou bégayer dessus en réalisant que t'es toujours là, avec tes sentiments, devant cette scène attendrissante entre père et fils. Tu t'assois avec Søren sans plus y réfléchir que ça. Comment ça va ? Hé bah... ça ne va pas fort ! Non, tu ne peux pas dire ça. Tes épaules se soulèvent dans un mouvement qui se veut dédaigneux alors que les larmes te menacent de couler sur ton visage. Non, pas encore. T'as déjà assez pleuré une fois la conversation coupée avec Milo. Tu ouvres la bouche pour lui répondre, mais aucun son n'en sort, alors tu la refermes. L'envie de pleurer se fait un peu plus forte et t'en file la nausée. Tu t'efforces de lui sourire et acquiesces ; t'as compris ce qu'il a dit, mais même là tu n'arrives pas.

Alors tu rassembles tes forces. Le plus possible. Et tu inspires profondément.

- Très honnêtement ? Ça ne va pas fort.

Les secondes s'écoulent dans le silence et tu as la sensation qu'elles durent des minutes. Alors tu détournes le regard vers le loin dans l'espoir d'y puiser l'énergie de faire cet aveu sans pour autant éclater en sanglots.

- Il... Il n'est pas m-mort, bégaies-tu en continuant tes efforts pour faire descendre les larmes qui veulent monter et sortir. De nouveau tu inspires profondément. Est-ce que tu as besoin de mentionner qui ? Tes yeux finissent par se retourner vers Søren et, tu fronces les sourcils dans une moue plus peinée autre chose, luttant contre les larmes avec fierté si tu n'avais pas eu autant de peine.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesMer 27 Sep - 21:22

TW : PTSD chez l'enfant

Il revient de loin et a fait du chemin, mon champion. Même si je déplore que les atrocités de la guerre aient laminé son insouciance, l’affection dont je l’abreuve combinée à la sécurité de l’environnement qui est le sien désormais, redonnent petit à petit à sa vie des couleurs vives et chatoyantes. Toutefois, et bien que l’Enurésie ne soit plus un problème depuis quelques temps, le sommeil reste une source d’angoisse très prégnante. Aussi bien pour lui que pour moi. Les cauchemars continuent d’hanter ses nuits. Plusieurs fois par semaine, les cris et les sanglots déchirent le silence. C’est toujours les mêmes visions traumatisantes. Les mêmes mots qu’il peine à articuler entre mes bras. En nage et tout tremblotant.

Maman et Kimia qui hurlent. Le sang partout. Les hommes avec leurs fusils qui crient et qui font peur.. Et moi … qui répète inlassablement que je suis désolé. Que je sais combien sa mère et sa sœur lui manquent, à quel point il voudrait qu’elles soient là. Et qui n’ai rien de mieux à lui offrir que des : "c’est fini maintenant, tout va bien" ; "tu es en sécurité à présent, il ne t’arrivera plus rien" ; "les méchants messieurs ne reviendront plus, je te le promets" ; "je suis là et ne laisserai jamais personne te faire du mal". Encore et encore. Jusqu’à ce que ses pleurs s’assèchent. Et que rattrapé par la fatigue, il s’endorme la tête blotti tout contre mon cœur. Jamais je ne me sens plus impuissant et démuni que dans ces moments là. Quand la peur paralyse et prend le pas sur le bonheur de vivre.

"Tu as raison, il va finir par y arriver. Par contre, j’ignore si je serai un jour capable d’en faire autant.", répliquai-je en renvoyant le téléphone dans la poche de ma veste, après avoir pris une ribambelle de photos. Raillant mon caractère disproportionné de papa ours, un bref et nerveux éclat de rire m’échappe. J’aime à penser que Prune a raison sur toute la ligne. Faysal est un survivant. Au sens propre comme au figuré. Cela mettra le temps qu’il faudra, mais j’ai moi aussi l’intime conviction qu’il finira par aller de l’avant. Par se reconstruire pour mieux construire la vie qui l’attend. Pour cela, il faut que je le laisse davantage s’ouvrir sur le monde extérieur. Seulement … il entrera bientôt dans un âge qui ne m’a pas laissé que des bons souvenirs. Une partie de l’existence que je préférerais des fois complètement oublier. J’ai … j’ai tellement peur de ce qu’il pourrait advenir si je le lâche des yeux et ne suis pas au plus près de lui.

Pourtant, je sais qu’il faut que je me raisonne. C’est mon histoire, mes fêlures. Pas les siennes. Si je ne réussis pas à contrôler les craintes et les frayeurs qui m’assaillent, je vais finir par les lui transmettre. Elles finiront par se greffer et à alimenter celles avec lesquelles il est déjà aux prises. Cela sera dès lors l’engrenage et le cercle vicieux. Aucun de nous deux ne réussira à sortir la tête de l’eau. Mon rôle entant que parent est de dissiper ses appréhensions, et non de les accroître. Sans un rapidement ressaisissement, je ne nous rendrais pas service sur le long terme. Mais si cela ne va pas fort, peut-être que je peux me montrer utile auprès de Prune dans l’immédiat ? "Est-ce qu’il y a quelque chose que je puisse faire ?", demandai-je d’une voix légèrement feutrée, en me repositionnant sur le banc de manière à lui faire face.

C’est tout moi ça. L’irrécupérable Saint Bernard incapable de rester insensible à la détresse des autres. Le mec toujours prêt à se plier en quatre pour aider ses semblables à régler leurs problèmes, alors qu’il est infoutu de solutionner les siens. Ses lèvres se désolidarisent, mais aucun son n’en franchit le seuil. Croisant son regard, je tente au mieux de l’encourager en acquiesçant de la tête. De la mettre en confiance à travers un sourire affable et sobre. Son courage rassemblé dans une profonde inspiration, la jeune maman rompt le silence en ânonnant quelques mots emplis d’émotions. Des mots qui font l’effet d’une bombe. Il n’est pas mort. Stupéfait et estomaqué, je sens mes yeux s’écarquiller comme des soucoupes volantes. "Oh.". Voilà tout ce que je parviens à aligner sur le coup, tant le caractère fracassant et retentissant de cette nouvelle, défie tout ce à quoi je m’attendais. Hésitant, je me risque à poser une paume sur le revers de sa main crispée. Passé le choc de la surprise, le soulagement m’étreint et se manifeste en un long soupir, lorsque mon regard dévie en direction de la poussette. Milo est toujours en vie. Ce qui veut dire qu’Enzo ne sera pas condamné à une existence dans laquelle son père restera à jamais un inconnu figé sur des photos. "C’est … .", commençais-je, encore passablement abasourdi, sans trop savoir comment poursuivre.

Magnifique ? Terrifiant ? Inespéré ? Déstabilisant ? Tout cela à la fois ? Si je suis incapable de décrire ce que m’inspire cette révélation, je n’ose à peine imaginer le chaos qui doit régner dans l’esprit assis à quelques centimètres de moi. Je ne peux pas la presser de questions du genre qu’est-ce que tu vas faire, ou comment tu te sens. D’une part parce qu’on a déjà dû les lui seriner à maintes reprises, et d’autre part car cela ne ferait que déchaîner un peu plus les océans d’incertitudes dans lesquels elle tente de se démener. Je sais qu’elle est bien entourée et soutenue. Les témoignages d’empathie et de compassion ne doivent pas manquer. Cependant, quelque chose me dit que ce n’est pas ce qu’elle attend de moi. Si elle me fait part de tout cela, c’est justement dans l’espoir de recevoir autre chose en retour.

Ce n’est pas l’ami chaleureux et avenant qu’elle souhaite avoir en face d’elle, mais le médecin objectif et impartial. L’homme de sciences logique, rigoureux et qui ne jure que par la rationalité. Oui, elle veut prendre du recul et voir la situation dans son ensemble. Afin de s’éclaircir les pensées, de mettre de l’ordre dans ses sentiments, et de prendre les décisions qui lui paraîtront les mieux adaptées à la situation. Il faut dépassionner, vider l’affect. Analyser les faits, réfléchir de manière sensée et agir en conséquence. Etre froid, distancié. Je doute que je sois le mieux placé pour cela, mais je me dois d’essayer. En lui laissant la possibilité de me raconter l’histoire. A sa façon, avec ses mots, depuis le début. "Quand est-ce que tu l’as appris ?", m’informai-je, en serrant un tantinet plus fort ses phalanges. Ecouter. Puis, lui présenter clairement et de manière neutre toute l’étendue du champ des possibles qui s’offre à elle. Voilà ce que je puisse faire.

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Prune West
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Warnings :
deuil, perte d'un proche, mensonge, dépression, solitude, monoparentalité
Résumé :
Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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blueberry hills
Age du perso :
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Nationalité & origines :
Prune est française et américaine de nationalité. Elle a des origines grecques par sa mère et francophones indéfinies du côté de son père.
Statut du personnage :
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Jobs :
étudiante (2013) ébéniste (2018 - 2023)

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hex&co (depuis 2013), université de columbia (2013), Little clove road (depuis 2018)
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Brooklyn (2013) Little clove rod (depuis 2018)
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Résumé : Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesLun 2 Oct - 13:53
Tu ne sais pas quoi dire, pas quoi faire. Tout ça te dépasse à un point inimaginable. Tu es perdue et ta seule certitude, dans l'immédiat, c'est Enzo. Ton fils, ton petit bout. Le fruit d'un quelque chose pour quoi tu n'es pas sûre d'avoir la force de te battre tellement tu es blessée. S'il y a bien quelque chose que tu n'aurais jamais cru affronter dans ton couple, c'est le mensonge et, par dessus tout, celui par omission. La sensation d'être manipulée te donne un vertige considérable, si bien que t'en as envie de vomir. Sans doute pour ça que tu regardes Faysal avec autant d'attention. Il est timide avec tout le monde, sauf Søren, bien sûr, et avec toi il essaie de s'ouvrir un peu sans pour autant arriver à le faire vraiment. Tout du moins, c'est comme ça que tu le ressens. Tu sais qu'il y a dans sa vie des horreurs que même toi, du fin fond de ton trou noir, tu n'as pas vécues et ne vivras sans doute jamais.

Le fils de ton ami, lui, n'a pas eu cette chance là et tu en es parfaitement consciente. Pourtant, tu es convaincue, quand tu vois les progrès que tous les deux font au quotidien, que ça finira par aller. Plus encore qu'autre chose. Bien davantage que le fait que tu réussiras à t'occuper de ton bébé, de ton côté, sans lui transmettre tes incertitudes et sans le forcer à vivre avec la tristesse qui a envahie ton cœur depuis bien avant sa naissance. Tu ne sais même plus si cette tristesse a lieu d'être. Si t'es restées longtemps certaine qu'il n'était pas mort, tes certitudes en deviennent bouleversées à un point inimaginable et tu ne sais plus quoi penser, et encore moins quoi faire.

Tu souris en le voyant ranger son téléphone, alors que son pouce vient de connaître une folie vu le nombre d'appuis qu'il a fait sur le bouton pour prendre une photo.

- Ça viendra forcément. Dans cinquante ans, peut-être plus ! Tu souris. Enzo ne marche peut-être pas encore, c'est vrai, mais tu n'imagines pas non plus être capable de te détacher. Maintenant que ta mère t'a laissée prendre ta place dans la vie de ton fils, tu n'imagines plus celle-ci sans lui. Ta gorge se noue. tu secoues la tête pour lui répondre à la suite alors que tu es assaillie par les questions qui se bousculent dans ta tête et que tu as réussies à mettre de côté le temps de te concentrer sur Søren et Faysal. Il ne peut rien faire pour toi. Personne ne peut rien faire pour toi, pas dans l'immédiat. Et certainement pas Milo que tu es bien contente d'avoir réussi à chasser d'une manière ou d'une autre pour pouvoir mettre un peu d'ordre dans ta tête. En vain, bien entendu.

Oh. Oui, oh. Parce que toi non plus tu ne t'y attendais pas. Si tu ne parles pas de Milo toutes les cinq minutes d'ordinaire, il n'y a personne d'autre dans ton entourage qui pourrait coller à ça. Dès qu'on sait que tu es "veuve" - ou du moins le pensais - la tristesse de tes yeux prend tout son sens. Tes yeux baissés tu sens les larmes plus proches de leur chute que jamais. Ou du moins que jamais aujourd'hui. Comme toi, il ne semble pas savoir quoi dire.

Tu te racles la gorge avec difficulté dans l'espoir de la dénouer alors que tu sais très bien qu'avec les mots les larmes ne seront pas aussi bien maîtrisées que dans le silence. Alors tu inspires profondément, comme si ton souffle pouvait permettre de les empêcher de s'écrouler sur tes joues.

- Il y a quelques minutes... peut-être des heures. Tu te tais aussitôt, essuyant les quelques larmes qui s'amusent à glisser sur ton visage. Tu as trop de questions et de ressentiment en toi... et en même temps tu ne veux pas savoir, le déni trouvant une certaine grâce à tes yeux.

De nouveau tu inspires profondément.

- Tu... tu es le premier à qui j'en parle, affirmes-tu comme si tu répondais à toutes les questions qu'il pourrait avoir. Même Lemony, qui est au courant d'absolument tout dans ta vie n'a pas eu l'occasion d'être tenue informée. Tu n'es pas prête à mettre ta famille dans cette boucle. Pas pour l'instant.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesMar 3 Oct - 10:31
Cinquante ans. Un demi-siècle à vivre comme un kangourou gardant bien au chaud sa progéniture dans sa poche ventrale. Ou un loup solitaire qui veille farouchement sur sa descendance, en grinçant des crocs chaque fois que lui prend l’envie de s’éloigner - un peu trop à son goût - du giron paternel. C’est au choix. Touchant, mais également un rien inquiétant, ce scénario incongru me vaut un rire bien plus franc et massif, que ceux qui l’ont précédés jusqu’à présent. Un ombilic insécable, qui nous relierait mon petit prince et moi ad vitam æternam. Dans l’intérêt général, puisse cette éventualité – aussi adorable qu’alarmante – ne jamais advenir. Au quel cas, cela signifiera que je me serais transformé … en ma mère. Aaaaah, non, non, et mille fois non !

Impossible, inconcevable. Je m’y refuse catégoriquement et m’y oppose avec tracts et banderoles. Conclusion : à défaut de laisser pour l’heure l’oisillon virevolter de ses propres ailes, je me dois de l’encourager à regarder le monde qui l’entoure en dehors du nid. Sans quoi, je cours au devant d’un avenir des plus flippants, dans lequel je tiendrai le rôle d’une boomeuse légèrement possessive et intrusive sur les bords. Ce qui, je vous l’accorde, n’est pas franchement une perspective hyper glamour et bandante. Incorrigible, me voilà déjà entrain de torde le cou à ma bonne résolution. Le regard de mon petit ouistiti entreprenant l’escalade de la cage à écureuil croisé, je ne peux résister à l’envie de lui décocher un sourire mièvre et lui souffler un baiser en agitant les phalanges. Mon dieu ce que je peux me détester par moment. Pire qu’incorrigible, je suis irrécupérable. Irrécupérable et d’une faiblesse abyssale.

Bon aller, de deux choses l’une. Un : je cesse illico presto de céder à la parano, en me berçant de visions du futur aussi horrifiques qu’ubuesques. Et de deux : en ce jour solennellement je déclare, de ne plus bêtifier comme un teuteu et d’arrêter d’infantiliser le petit acrobate là-bas. Autant que faire se peut. Pour cela, mieux vaut éviter toute tentation, en quittant momentanément ma peau de père. Quoi de mieux pour cela que d’enfiler mon costume de bon pote, en accordant mon attention pleine et entière à mon très cher Pruneau. Un Pruneau qui – si je peux me permettre un petit mot d’esprit bien pourrave – semble bouillir dans son jus, tant la tension qui émane s’avère palpable. Et pour cause.

A la lumière de ses quelques mots faiblement bredouillés, l’ampleur de son émoi prend soudainement tout son sens. Moindre et en rien comparable à la sienne, ma stupéfaction n’en demeure pas moins en reste. Une chance qui je sois déjà assis en ce moment même. Milo n’est pas mort. Voilà bien une nouvelle que je n’aurais jamais cru entendre un jour, même en un millions d’années. Dire qu’il s’agit là d’un scoop de taille est un euphémisme. Tellement de questions se pressent et se bousculent dans ma tête. Toutefois, en l’état actuel des choses, mieux vaut que je les garde pour moi et me risque à les poser ultérieurement. Tant bien que mal, j’arrive à intégrer et assimiler l’information.

Bon ok, maintenant on réfléchit. Prôner la raison, en appeler au bon sens. Qu’est-ce que je peux bien dire ? Que ferais-je dans une telle situation ? Que ferait maman ? Que ferait papa ? Je suis la première personne à qui elle fait part de ce grand chamboulement. Croyez bien que j’apprécie et suis très sensible à ce vote de confiance. Le truc, c’est que la pression qui en découle n’est pas le meilleur des adjuvants qui puisse être. Bon, je récapitule : l’aider à prendre du recul, à retrouver un peu de maîtrise sur ses émotions en ayant recours à la logique, et lui suggérer des solutions pour tenter de surmonter au mieux ce cataclysme. D’accord c’est bon, je crois que j’y suis.

"L’important, c’est que tu penses avant tout à vous protéger toi et ton fils. Que tu fasses le vide dans ta tête, réfléchisses et prennes les décisions qui te paraîtront les plus bénéfiques pour tout les deux. Je me doute que là comme ça à chaud, c’est plus facile à dire qu’à faire … mais je suis certain que tu vas y arriver.", déclarai-je, déconcertant de flegme, en caressant d’un air lénifiant son biceps pour tenter de la rasséréner. Loin de moi l’idée de savoir ce qui est judicieux de faire dans un cas de mari revenu d’entre les morts, mais c’est plutôt pas mal pour un début ça, non ? Penser avant tout à ce qu’il y a de mieux pour la présumée veuve et son enfant.

Regard vadrouillant sur la poussette, où Enzo semble bien heureux au pays des rêves, je me permets de réajuster succinctement la couverture, afin qu’elle continue de maintenir bien au chaud un de ses petits pieds. "Tout cela t’appartient. C’est ton histoire, ta vie, tes choix. Absolument personne n’a le droit de t’influencer ou de contester tes décisions dans cette situation. C’est toi qui décide de tout. Des personnes mises dans la confidence, aux agissements pris, en passant par le moment qui te paraît le plus approprié. Tout cela tu le feras à ton rythme, rien ne presse. Tu as besoin de temps pour faire le point et mettre de l'ordre dans tes pensées : c’est bien normal.", enchéris-je, d’une voix dont le volume décroît progressivement, à mesure que mon propos arrive à son terme.

Profitant du silence, je jette un œil en direction de l’aire de jeux. Faysal se dépense joyeusement sur le tourniquet, en compagnie d’une fille et d’un garçon de son âge. Il ne me cherche plus du regard. Signe qu’il doit passer un bon moment. Tant mieux. Je peux ainsi pleinement me montrer disponible auprès de ma consœur maman. Ce que je viens de lui dire est-il judicieux et applicable ? Je n’en sais rien. En tout cas, j’aime à penser que cela puisse l'être. Dans une réalité alternative où je serais amené à vivre la même chose, c’est ainsi que je voudrais que la situation se décante. Ce qui amène à un autre point : le père.        

"Cela vaut aussi pour Milo. Je veux dire pour sa paternité. Qu’importe que cela soit dans une semaine, dans un mois ou dans dix ans : il n’y a que de ta bouche qu’il doit l’apprendre. Avec tes mots, à ta façon. Quand tu te sentiras prête et que tu jugeras l'instant propice.", ajoutai-je en passant un bras réconfortant, autour de ses épaules. Peut-être le seul aspect qui me paraisse essentiel et capital. Milo n'a pas grand-chose d'un saint, mais il est loin d’être pour autant un démon. Il ne peut pas être réduit et condamné à l’ignorance. Il a le droit de savoir. Il faut qu’il sache. Pour l’existence de cette petite partie de lui. D’elle. D’eux.


@Prune West
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Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesLun 9 Oct - 8:38
T'as bien conscience que, désormais que tu es enfin liée à Enzo comme une mère est supposée l'être à son enfant, t'es devenue une véritable mère poule. Est-ce vraiment étonnant ? À vrai dire quand on voit ta mère davantage control freak qu'ultra protectrice, y a de quoi se poser la question, oui. Aussi égoïste soit-il, Enzo est devenu ton bouclier contre cette vie qui te la met à l'envers. Tu as peut-être des alliés parmi lesquels Lemony, incapable de te laisser complètement tomber, mais il n'y a qu'avec ton fils dans les bras que tu retrouves la paix.

Au moins, tu peux aussi compter sur Søren qui en plus d'avoir répondu présent à l'appel du SMS de sortie n'a pas détalé en voyant tes yeux bouffis et en réalisant que la crise n'est toujours pas passée. Dans tout ton malheur, Prune, tu es tout de même chanceuse d'avoir des gens autour de toi qui sont là pour toi et à qui tu essaies tant bien que mal de rendre la pareille.

Tu t'efforces de le regarder, un peu perdue, attendant la suite. Est-ce que tu cherches vraiment la logique ou un peu de réconfort ? Même toi tu sais plus mais tu sais que Søren sera en mesure de t'aider à relativiser. Mais tu t'en veux presque aussitôt de lui avoir mis ça sur les épaules, réalisant toi-même à quel point tu es loin du compte, au vu de la sensation de vertige dont tu n'as toujours pas réussi à te débarrasser, quand tu vous décris, toi et ta vie, comme un misérable bordel, dans l’immédiat.

Tu acquiesces en l'entendant dire que tout ce que tu as à faire c'est de vous protéger, Enzo et toi. Mais comment protéger un enfant de son père quand il n'y a concrètement rien de quoi le protéger ? Milo n'est pas un homme violent et ne l'a jamais été. Plus encore il est ton grand amour en ce monde et ça te détruit le cœur que de l'avoir pleuré encore et encore alors qu'initialement tu refusais de croire que ce soit vrai, ça te détruit le cœur de l'avoir envoyé paître et ça te détruit l'âme rien que l'idée de le garder à distance de ta vie. Mais comment faire autrement ? Ancrée dans ta dépression, il t'est quasiment impossible de penser plus grand, il t'est impossible de te réjouir pleinement de tout ça.

Alors que tu as de plus en plus de mal à retenir tes larmes, dont certaines réussissent à passer la barrière de tes yeux, tu hausses les épaules.

- Je n-ne suis pas capable de faire le vide maintenant, bredouilles-tu en réalisant que ta capacité à avancer est partagée entre ton cœur et ta raison. Si ta raison te dit de rester calme et de voir venir, ton cœur, lui, n'a qu'une seule envie, retrouver Milo pour de bon. Puis de toute façon, il ne te parle pas de faire le vide maintenant, mais tu as la sensation d'être dans une insurmontable épreuve, que si ça ne l'est pas maintenant, ça ne le sera pas plus tard.

Alors que ton ami remet en place la couverture dans la poussette, tu es toujours tellement abasourdie par la nouvelle que tu ne t'autoflagelles même pas d'avoir vu ce petit pied sans sa couverture. Tu restes sans un mot écoutant ce qu'il te dit. Qui tu mettras dans la confidence ? Excepté Lemony, tu ne vois pas vraiment, à vrai dire. Ton père, qui est aussi celui de Lemony, te soutiendrait certainement. Ton beau-père essaierait aussi certainement, vite écrasé par la main de fer de ta mère, qui, elle, précipiterait n'importe quelle relation pour te remarier l'air de rien. Même si officiellement tu es toujours mariée, puisque tu n'avais pas fait les papiers du décès de Milo. Encore heureux, finalement.

Nouveau vertige, plus faramineux encore que la sensation qui ne te quitte pas. Milo. Sa paternité. Tu sais très bien que tu n'as pas que des amis autour de toi et que certains pourraient lui dire "par inadvertance". Mais est-ce que tu seras un jour prête à le lui dire... ?

Le bras de Søren autour de tes épaules réussit à calmer un peu les larmes et tu te laisses légèrement aller contre lui. Tu es bien heureuse d'avoir un ami comme lui, sur qui tu peux compter et ne pas être jugée.

- Tu n'as pas tort. Mais je n'en ai pas la force pour l'instant. Merci d'être là, Søren.



@Søren Eriksen
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesLun 9 Oct - 22:22
Dire que la situation, dans laquelle Prune se retrouve plongée, n’a rien d’enviable est un bien doux euphémisme. Très franchement, je ne souhaite à personne d’avoir un jour à traverser les épreuves qui se dressent devant elle. Pas même à mon pire ennemi. Bohrf, quoi que, ceci dit et tout compte fait … . Tiens, d’ailleurs : c’est qui mon pire ennemi ? Hmm, je m’égare. L’état des lieux et l’inventaire de mes relations, d’hier et d’aujourd’hui, peuvent attendre. Il y a présentement des choses bigrement plus sérieuses, qui requièrent toute mon attention et ma considération. L’équation qui est posée à l’artiste sur bois paraît bien insoluble. Qu’importe la façon dont on retourne le problème, le degré de difficulté pour la résoudre demeure le même. Aussi ardu qu’une quadrature du cercle. Encore plus complexe qu’une énigme formulée de la bouche du Sphinx.

Existe-t-il vraiment un bonne solution qui satisfera tout le monde ? Une solution avec un grand S. Honnêtement, j’ai quelques bonnes raisons d’en douter. Enormément de partis gravitent autour de cette histoire et sont à prendre en ligne de compte. Mon adorable Pruneau arrivant bien évidemment en tête de liste. A égalité avec Enzo, son fils, ainsi que le père de l’enfant, qui est donc techniquement toujours son époux : j’ai nommé Milo West. Viennent ensuite les familles de l’un et de l’autre. Proches, éloignées et/ou recomposées. Enfin, et dans une moindre importance, arrivent les amis du couple. En communs ou particuliers. Avec autant de forces en présence, il apparaît bien difficile d’arriver à un consensus. L’unanimité relève clairement de l’impossible.

Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise ; il y aura toujours quelqu’un qui grincera des dents et trouvera matière à redire. Quelle peut bien être la meilleure approche ? Faire abstraction des tiers secondaires, se montrer un peu égoïste et tenter de conjuguer au mieux, dans l’intérêt du plus grand nombre ? Possible. A vrai dire, il m’est bien difficile de dégager un recours idoine. Tant et se bien, que j’en arrive à me sentir aussi utile qu’une paire de Moon Boots sur la plage. Le fait est que je n’ai pas de point de comparaison, qui me permettrait de distiller de bons conseils – à la manière d’un tutoriel ou d’une notice explicative - ou de prôner une marche à suivre. Aussi bien au sein de mon entourage, qu’au cours de mon parcours de vie.

Me référer à mon expérience avec Faysal, n’est ici pas très pertinent. Lui a connu et se souvient très bien de sa famille. Bien qu’elles ne soient désormais plus de ce monde, sa mère et sa grande sœur, continuent d’occuper une place prépondérante dans son cœur – et je m’en réjouis. Quid de son père ? Pour autant que je sache, il ne l’a jamais connu. Pas plus tard que la semaine dernière, lors de sa séance avec le pédopsychiatre, il a d’ailleurs verbalisé deux choses à la question : "Qu’est-ce que tu aurais souhaité à l’époque où tu vivais avec ta maman et Kimia ?". Sa réponse m’a tout bonnement pulvérisé le cœur. "Que la guerre se termine … et avoir un papa.". Bien sûr, je suis très heureux d’avoir pu exaucer un de ses souhaits … mais le prix qu’il a eu à payer pour cela me démolit. Moralité : réfléchissez bien avant de faire un vœu, car il pourrait se réaliser.  

Qui peut se targuer de savoir ce qu’il y a de mieux à faire, quand nul ne sait de quoi l’avenir sera fait ? Est-ce qu’un jour mon champion désirera connaître l’identité de son père biologique ? Voudra-t-il savoir quelle est l’autre moitié à qui il doit la vie ? Oui, très certainement. Et quand ce jour sera venu … je me sentirais tout aussi impuissant que je ne le suis en ce moment – peut-être même plus encore. Pourtant je suis là. A essayer tant bien que mal d’épauler Prune dans ce maelstrom infernal qui n’a de cesse de la happer. A énoncer des paroles qui lui paraissent irréalistes, tant l’émotion la submerge et lui empoigne les tripes. "Bien sûr, c’est normal : ne t’inquiète pas. Ce que tu viens d’apprendre et de découvrir est tout sauf anodin. C’est même un sacré bouleversement. Il va te falloir du temps pour assimiler et digérer tout ça. Tu verras, petit à petit les choses vont commencer à se décanter d’elles-même. Dès lors, tu arriveras à réfléchir clairement et tu sauras ce que tu désires faire.", la rassurai-je, d’une voix quiète aux accents feutrés.

Il n’y a rien de mal à se sentir perdu et désemparé. N’importe que le serait dans un tel cas de figure. C’est humain. Par chance, le temps finit par apaiser et dissiper tous les maux. Y compris ceux de l’âme et du cœur. D’aucuns diront que ce n’est là qu’un ramassis de platitudes et de conneries. Personnellement, j’aime à penser que c’est vrai. Que les vertus thaumaturgiques des grains de poussière s’écoulant du sablier, nous permettent de panser nos blessures secrètes et invisibles. Même si c’est long, même si cela semble vain, et même si la cicatrisation ne sera probablement jamais parfaite et totale. La sacoche assise sur mes genoux, je farfouille quelques instants dans sa panse pour en extraire un sachet de kleenex.

Doucement, je me tourne vers Prune et lui tends ma trouvaille, afin de lui offrir de quoi assécher les cristaux lacrymaux qui embuent ses grands yeux sombres. Un sourire chaleureux et tendre fiché sur les lèvres. Suis-je d’un quelconque secours ? Il est sûrement encore un peu tôt pour le dire. Efficients ou non, mes mots semblent cependant faire leur petit bonhomme de chemin et infuser gentiment dans son esprit. "Ne me remercie pas, c’est normal. Je sais que tu aurais fait exactement la même chose, si j’avais été à ta place.", rétorquai-je aimablement, en secouant la main pour signifier qu’un témoignage de gratitude est superflu. Oui, c’est normal. Quel genre d’ami serais-je, si je la laissais se démener seule dans les sables (é)mouvants qui s’acharnent à l’engloutir ?

Un de ceux qui ne se manifestent que lorsque tout va bien, et qui vous évitent souverainement lorsque vous avez vraiment besoin d’avoir quelqu’un auprès de vous ? Un de ceux qui sont toujours partants pour s’amuser et faire la fête, mais qui vous avancent des excuses bancales et des prétextes fumeux, lorsque vous cherchez des bras supplémentaires pour déménager ? Non désolé, ça c’est vraiment quelque chose que je ne sais pas faire. Quelque chose que je ne comprends pas, et même qui me dépasse complètement. A nouveau, mon regard dérive en direction de la poussette. Le tête d’Enzo repose désormais de l’autre côté. En le regardant, mes craintes d’un peu plus tôt concernant l’avenir de Faysal refluent dans la jungle de mes pensées.

"Tout ce que je sais, c’est que … .", commençai-je, la gorge nouée, la salive ravalée à grand peine et le regard toujours rivé sur le petit angelot endormi. Que, quoi ? Lequel de nous j’essaye d’aider ou de sauver ? De quel enfant je cherche à préserver l’équilibre et le bon épanouissement ? Un peu d’elle. Un peu de moi. Un peu d’eux. Un peu de nous. "… c’est qu’un jour ou l’autre, Enzo voudra savoir qui il est et d’où il vient. Et lorsque ce jour viendra, les choses seront sûrement plus faciles, pour lui comme pour toi, si Milo fait parie de sa vie d’une manière ou d’une autre.", poursuivis-je en reportant mon attention sur la jeune maman, la voix qui décroît progressivement et le sourire maigre.

La question des origines. Un détour obligé par lequel tout être humain passe à un moment ou un autre. Et qui précède bien souvent la question de l’identité, ainsi que son processus de construction, quand vient la puberté et tout au long de l’adolescence. Même pour celles et ceux dont la filiation est attestée, connue et clairement établie. Pour preuve, il fut un temps lointain où je me suis moi-même mis dans le tête, l’idée que j’avais été adapté. Une idée saugrenue qui disparut dès lors que mes parents me montrèrent le livret de famille, où sont consignées les informations ayant trait à ma naissance. Bien sûr, on peut tenter d’éteindre les incendies et de pallier les problèmes à un instant T. Seulement, s’il y a bien une chose que je sais depuis plus d’un an, c’est que cette technique de résolution n’est pas la plus adaptée, lorsque des enfants entrent dans le tableau. Mieux vaut raisonner et envisager les choses sur le long – voire le très long – terme. Enfin, à mon humble avis.


@Prune West
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Prune West
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Warnings :
deuil, perte d'un proche, mensonge, dépression, solitude, monoparentalité
Résumé :
Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
Avatar, © :
Adèle Exarchopoulos (lumos solem)
Pseudo :
blueberry hills
Age du perso :
29 ans
Messages :
227
Nationalité & origines :
Prune est française et américaine de nationalité. Elle a des origines grecques par sa mère et francophones indéfinies du côté de son père.
Statut du personnage :
mon statut
Jobs :
étudiante (2013) ébéniste (2018 - 2023)

communautés :
hex&co (depuis 2013), université de columbia (2013), Little clove road (depuis 2018)
Quartier de résidence :
Brooklyn (2013) Little clove rod (depuis 2018)
Warnings : deuil, perte d'un proche, mensonge, dépression, solitude, monoparentalité
Résumé : Ardéchoise de naissance, Prune est ancrée dans la vie américaine depuis ses trois ans. Malgré le fait qu'elle est l'enfant d'une relation extra-conjugale, elle est assez proche de sa famille de manière globale. Petit rayon de soleil toute sa vie, elle est toujours restée très dans le rang, mais s'est vite rendue compte qu'elle n'était pas faite pour le plan de vie qu'elle avait monté toute seule, sans doute aussi sous l'impulsion d'une mère dont le bras a toujours tenté de la diriger. Elle parle anglais, espagnol et français, et a des notions de grec que sa mère a tenté de lui inculquer plus jeune. Elle qui avait prévu de devenir gouverneure un jour, fait un virage à 360° un été à Aubenas, ville d'où elle vient, en se tournant vers l'ébénisterie. Quand elle n'est pas au travail elle passe beaucoup de temps sur les jeux vidéos ou à faire du yoga. Elle est fan des arts de la scène et a fait du théâtre un temps dans sa vie. Depuis 2011 elle est en couple avec Milo qu'elle a épousé quelques années plus tard. Quand la situation a dégénéré et qu'il a disparu, elle s'est laissée glisser dans la dépression au point d'en faire un déni de grossesse. Désormais maman d'un petit Enzo, elle a du mal à retrouver la couleur dans sa vie mais espère au moins pouvoir y retrouver la lumière.
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Sujet: Re: SØREN | i got to keep this memoriesMer 22 Nov - 20:18
T'aimerais pouvoir dire que le retour de Milo dans ta vie solutionne tout. Quelque part, c'est le cas, après tout. Ta dépression n'est apparue qu'avec sa disparition. Le fait qu'Enzo, qui n'a pas plus demandé à venir au monde que ce que tu t'y attendais, grandisse son père peut désormais trouver une alternative. Ton coeur en mille morceaux qui peine à se reconstruire alors que ta mère s'efforce de te faire te remarier alors même que tu t'es refusée à déclarer officiellement la mort de ton époux. Quelle brillante idée tu as eue là, finalement. Seulement, si les problèmes actuels de ta vie trouvent résolution dans le retour de Milo, s'en créent de nouveaux, qui, eux, ne risquent pas de t'aider à faire pleinement le tri dans tout ce qu'il se passe dans ta tête. La sensation de trahison qui s'impose au fond de ton coeur va avoir du mal à disparaître. Qu'importent ses raisons, tu as surtout la sensation qu'elles sont présentes pour plus vous déchirer que recoller les quelques morceaux encore acceptables de ton coeur, bien émietté par tout ceci. Mais bon.

Tu essaies tant bien que mal d'esquisser un sourire. Tu sais qu'il a raison. C'est pleinement normal, mais dans ta tête, tout est en l'air, plus rien ne ressemble à rien. Même pour Enzo, tu n'es pas certaine de prendre la meilleure décision qui soit. Parce que le priver de son père sous prétexte qu'il a brisé chaque parcelle de ton être en disparaissant serait injuste et purement cruel. Si c'est quelque chose que, dans l'immédiat, tu es prête à faire subir à Milo, tu n'es pas capable de souhaiter ce genre de mal à cette moitié de toi qui dort si paisiblement dans sa poussette.

La douceur de Søren te fait du bien ; tu n'as pas la sensation d'être jugée comme tu saurais que tu le serais par Fauve, ta mère et ton beau-père. Parce que Fauve sauterait de joie à l'idée que Milo est toujours vivant. Ton beau-père au milieu, il essaierait de faire tampon face à ta mère qui n'hésiterait pas un instant à critiquer celui de qui tu as pris le nom, là où tu as failli te nommer de nouveau Prune Michel, tout simplement. Un frisson te parcourt l'échine et tu te tentes à lui sourire.

- C'est vrai. Pour l'instant, j'ai juste envie de disparaître ou de retourner me coucher. Pourtant, c'est bientôt l'heure du repas pour ce petit être que tu chéris tant sous sa couverture miniature. Et ça tu ne pourrais pas. Pas plus que d'arriver à sécher tes larmes, malgré ta tentative de sourire. Aussi tu saisis le mouchoir qu'il te présente, le gratifiant d'un bégayant "merci" que tu ne fais que souffler de peur de laisser repartir le flot d'émotions qui te menace de redoubler les larmes qui se déversent sur tes joues.

Tu acquiesces sans un mot. Oui, à sa place, tu aurais fait la même chose pour lui. Mais sa vie, bien que grandement bouleversée par tout un tas d'événements, n'a pas la tournure cruelle, à la limite du malsain, que ce que tu as la sensation d'emprunter.

En entendant la suite de ses paroles, ton cœur se resserre. Jamais tu n'arriverais à priver Enzo de son père. Mais dans l'immédiat, tu n'es pas prête à partager ton fils avec ton "défunt" mari. Vaste blague. Pas plus défunt que ce que tu es blonde aux yeux bleus. Tu sais que Fauve, lorsqu'elle a appris la vérité, a eu besoin de couper avec vous pour essayer de renouer avec ses origines. Même si, techniquement, vous en faites partie, celle-ci étant la nièce de ta mère. Mais toujours est-il que tu sais que Søren a pleinement raison.

- Tu n'as pas tort. Tu soupires et laisse ta tête se poser sur son épaule, cherchant peut-être du réconfort mais trouvant surtout ainsi le moyen de faire passer ta reconnaissance par autre chose que des mots là où tu as la sensation qu'ils restent bloqués dans ta gorge, à l'affût de la possibilité de sortir pour se transformer en chauds et incontrôlables sanglots.

Spoiler:
@Søren Eriksen
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