Surexcité comme jamais, t’as appelé Happy. A en juger par sa petite voix rauque et son grognement, t’as compris : non seulement, tu l’avais réveillé, mais le connaissant, il n’avait sans doute pas beaucoup dormi. Tu t’en es un peu voulu sur le coup, avant de te dire que, comme à son habitude, il piquerait très probablement une micro-sieste dans la cabine (micro ? Sieste ? Vous l’avez?) . En attendant qu’il arrive, t’as rapidement ouvert, assez pour que tout soit fonctionnel, pas assez pour que les curieux aient l’idée saugrenue de penser que le Sheld ouvrait en dehors des heures d’ouverture. Tu prépares le café, fais tourner le chauffage, allumes les lumières… et tu finis par te poser. Clope à la main tu souris en voyant la dégaine d’Happy : si tu ne le connaissais pas comme un frère, tu aurais presque cru qu’il était complètement saoul. T’attrapes sa main, le fais légèrement tourner dans ta direction, comme pour lui signifier que c’est par là que ça se passe, et le checkes, comme à ton habitude « Laisses moi deviner : j’t’ai pas laissé le temps de prendre ton café, hein? » que tu lances amusé, avant de lui signifier un fauteuil, sur lequel il pourrait se poser le temps que tu arrives avec vos cafés. Tu en poses un des deux devant lui, et t’installes à ton tour « Mec j’ai eu une idée de génie !! »

Ça te fait marrer, de voir Happy galérer aussi fort. A deux doigts de croire que ton pote est somnambule, t’espères seulement qu’il n’a pas pris la voiture pour te rejoindre, du moins pas en dormant. Taquin, tu attrapes son bras, le diriges vers toi, et te lances dans votre sempiternel check qui de loin pourrait très bien ressembler à une fichue bataille de chats : jeux de mains… tu réprimes un rire « ok. Un café. Pour le lit, j’peux rien faire mais... » voilà. T’as pas besoin de finir ta phrase que déjà il est affalé dans le fauteuil que tu lui montres par habitude, mais tu n’en aurais pas vraiment eu besoin tant il fait partie des murs. Tu fais passer le café et ricanes « tu peux finir ta nuit, le temps que ça chauffe. » tu tires sur ta clope, le sers et à ton tour t’installes en posant une boite de gâteaux sur la table basse où tu poses tes pieds, sur le coin. Tu prends une gorgée de ton café et reprends sans douter de ton affirmation « oui oui ! Une idée de génie. » que tu reprends calmement. « je crois… qu’on devrait faire une suite à good old days. Dix ans après… y’en a, des choses, à dire, tu penses pas ? » t’es certain de ton coup. Tellement plus dans la même vibe, il s’en sont passées, des choses, dans vos cheminements, en autant de temps. Et puis, t’as autant d’idées en matière d’instru que de clip. Les paroles ? L’affaire d’Happy. T’es plus fort en rythmique qu’en blabla, la communication, c’est pas vraiment ton fort.